« SOUPE au LAIT »
Expression issue au XIXe siècle de la locution monter comme une soupe au lait.
Il suffit d'avoir expérimenté une seule fois le comportement du lait (ou de la soupe au lait) lorsqu'il se met brutalement à bouillir pour comprendre cette association avec une personne dont l'humeur change très brutalement, aussi vite que le lait redescend dès qu'on le sort du feu
« PRESSER quelqu'un comme un citron"
Les agrumes, qu'il s'agisse du citron ou de l'orange, sont très souvent utilisés pour en extraire le jus.
Exploiter quelqu'un, c'est en extraire au maximum ce dont on peut profiter sans se préoccuper du reste, tout comme l'écorce du citron est impitoyablement jetée une fois que tout le jus en est extrait
« A la SAINT GLINGLIN »
A une date hypothétique, dans très longtemps, voire
jamais.
Connaissez-vous quelqu'un qui se prénomme 'Glinglin' ? Dans votre
calendrier, avez vous un jour où Saint Glinglin est présent ?
Heureusement non pour les nouveaux-nés, car ce 'saint' n'en est pas un. Il est le résultat de la déformation de seing (un signal, une signature, une marque apposée sur un document, comme
dans blanc-seing ou sous seing privé) qui, en ancien français, a désigné une sonnerie de cloche puis la cloche elle-même.
Quant au fameux 'Glinglin', il est tiré de glinguer, forme dialectale de la région de Metz voulant dire "sonner, résonner", elle-même issue du klingen germanique signifiant la
même chose.
Proposer de payer à la Saint-Glingin, c'est proposer à l'ignorant qui ne connaît pas le calendrier et qui ne sait pas que Glinglin n'a jamais été béatifié, de payer à une sonnerie de cloche, sans
préciser laquelle, ni une date précise. Ce qui peut mener très loin dans le temps
« FIER comme Artaban »
Être très fier, parfois même arrogant.
Cette expression est d'origine littéraire.
Artaban est ici un personnage important d'un énorme roman, une épopée historique (12 volumes, 4153 pages), intitulé Cléopâtre et écrit par Gautier de la Calprenède au milieu du XVIIe
siècle.
Du succès de ce roman à l'époque n'est resté que la fierté et l'arrogance de son personnage, la sonorité de son nom ayant probablement aidé à la conservation de
l'expression.
« ROULER quelqu'un dans la farine »
Duper quelqu'un, lui mentir.
Cette expression date du XIXe siècle.
Elle serait l'association de 'rouler' (au sens de tromper - "Je me suis fait rouler") et d'emplois variés du mot 'farine' où ce terme désignait des arguments trompeurs.
Une autre interprétation voudrait que la 'farine' utilisée ici serait celle dont s'enduisaient les comédiens de l'époque pour se maquiller, ce qui empêchait de les reconnaître et leur permettait
ainsi de tromper les gens.
« Etre patraque »
Se porter mal.
Le mot patraque, apparu au XVIIe siècle, viendrait du mot lombard patracca, lui-même issu d'une déformation du mot italien patacca qui désignait une monnaie sans réelle
valeur.
D'abord appliqué à un mécanisme ou une horloge qui ne marche pas bien (donc sans grande valeur), ce terme a ensuite été associé à une personne dont la santé se détériore.
La fleur au fusil
Avec insouciance et naïveté.
Avec enthousiasme, gaieté et/ou courage
La date d'apparition de cette expression ne semble pas connue avec certitude.
Mais elle sert de titre à un ouvrage de Jean Galtier-Boissière paru en 1928, initialement publié en 1917 dans une version censurée sous le titre "en rase campagne 1914".
Cet ouvrage parle de la première guerre mondiale et y décrit entre autres ces soldats qui, en 1914, partaient à la guerre avec insouciance vers ce qu'on leur avait présenté comme une promenade de santé, en étant persuadés que la chose serait de très courte durée et sans risques.
Il y écrit en effet : « Dans leur riante insouciance, la plupart de mes camarades n’avaient jamais réfléchi aux horreurs de la guerre. Ils ne voyaient la bataille qu’à travers des chromos patriotiques. […] Persuadés de l’écrasante supériorité de notre artillerie et de notre aviation, nous nous représentions naïvement la campagne comme une promenade militaire, une succession rapide de victoires faciles et éclatantes. »
On imagine bien alors ces militaires, portant le fusil en bandoulière, cueillir une fleur sur le bord de la route et en planter la tige dans le canon de cette arme qui ne servirait probablement pas.
L'insouciance de ces soldats, marchant la fleur au fusil suffit à expliquer le sens initial de l'expression.
Par extension, en oubliant le côté insouciant et en mettant l'accent sur l'enthousiasme et le courage qu'il faut pour partir aussi volontairement dans un conflit, la locution a également pris le deuxième sens plus commun aujourd'hui.
Perdre connaissance, s'évanouir.
L'apparition de cette expression est confirmée en 1889, mais l'origine réelle en est inconnue.
Certains ont supposé que les 'pommes' étaient une déformation de pâmes (tomber en pâmoison, s'évanouir), mais ce terme n'a plus du tout été employé depuis le XVe siècle et il est donc
extrêmement peu plausible qu'une déformation verbale ait pu avoir lieu au XIXe siècle.
L'origine la plus probable, viendrait d'une locution que George Sand emploie dans une lettre à Madame Dupin, dans laquelle elle écrit "être dans les pommes cuites" pour dire qu'elle est
dans un état de fatigue avancée, à rapprocher de l'expression être cuit.
Cette locution, peut être influencée par l'ancien se pâmer, aurait donné l'expression actuelle.
A bientôt les amis