"Maison de celle qui peint" Danielle JACQUI
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A Roquevaire, à 30 km au nord de Marseille ou plus exactement à Pont de l'Etoile, vous pourrez découvrir la "Maison de celle qui peint",
véritable oeuvre d'art de Danielle JACQUI.
Curieux, rentrez un instant. Le visiteur ne peut qu'être surpris, impressionné par cette création de style insolite qui est à la fois
Atelier - Maison - Musée et est d'une densité rare.
Une association a été créée autour de l'artiste et il est possible de visiter cette étrange demeure, d'une beauté
fascinante.
L'artiste se présente comme participant à une aventure pour l'amour de son
travail qui est un tout. Elle ne sacrifie pas l'essentiel, elle ne se disperse pas dans le temps car le temps est l'oeuvre. Chaque pièce fait partie de son oeuvre construite sur son
imaginatif fait d'utopie. C'est cette volonté qui la tenaille qui amène le rêve à la réalité, c.a.d. son oeuvre. L'étude du comportement de l'artiste fait partie de son oeuvre, en
effet c'est sa ténacité liée à l'étude de soi qui amène l'artiste dans cette aventure artistique. Mais il ne faut pas oublier que chaque fabrication est réfléchie et qu'elle
correspond à une concentration absolue de l'esprit.
Elle vit son oeuvre et parfois par dérision ou doute se demande si elle ne devrait pas mettre en avant plus le savoir-faire
que l'étude de son comportement. Mais n'est-ce pas cela qui compte, cet assemblage du temps, de l'énergie, des aléas de l'imperfection ?
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Elle est l'empreinte de sa vie et rend la visite intrinsèque pour les spectateurs que nous sommes. Il en va inversement pour les
personnes qui rejettent en bloc cette forme d'Art singulier. En anglais "Outsider" qui a donné le nom à l'Art brut. Appellation donnée par Jean Dubuffet en 1945 qui collectionnait les
oeuvres d'handicapés mentaux, des marginaux et des patients psychiatriques. En parlant de cet art, il dit "ses meilleurs moments sont quand il oublie comme il s'appelle". Les mots
usuels pour désigner cet art sont : art autodidacte, art hors-les-normes, art marginal et, art singulier.
Il a également créé une classification pour les artistes qui sont entre "l'art brut" et "l'art contemporain ordinaire" nommée : "Neuve
Invention".
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Façade réalisée en 2001, avec pour temps de réalisation une année.
Note : la façade de la maison a été refaite quatre fois depuis 1985. Au fait ce n'est pas que la façade, extérieur et
intérieur sont décorés. D'ailleurs, si vous y rentrez vous pourrez remarquer que les murs, les passages, les plafonds, les planchers, les meubles tous sont couverts de peintures, de
sculptures grotesques et d'autres formes excentriques.
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Portrait de celle qui aurait pour synonyme
"Pugnacité"
Née le 2 février 1934 à Nice, fille d'un joaillier et d'une militante féministe, d'origine de Schaarbeek en
Belgique.
A la séparation de ses parents, elle est mise en pension dans divers établissements scolaires. Cette situation la déchire,
elle se sent abandonnée et dans sa triste adolescence, cette séparation entraînera chez elle, un comportement d'attente, de blocage. La seule issue serait la déchirure. Elle vient. En
1945, elle est confiée à un couple d'instituteurs et commence à dessiner.
A la fin de la seconde, elle est forcée d'arrêter ses études.
Epouse à 18 ans : Claude Leclerc, maçon. Avec lequel, elle aura quatre
enfants.
Artiste d'art singulier, elle peint pendant son temps libre. Elle se délivre dans un total abandon à la peinture en
occupant tout son temps dans des tâches qui l'accaparent et la dépassent. Sa philosophie est de marcher contre le vent et à comme devise de changer de courant dès qu'elle se sent
dépassée. Tourmentée, elle réagit comme cela.
A partir de 1961, elle vit à Roquevaire (Pont de l'Etoile-en-Provence) où elle travaille.
Formation à la méthode Freinet (1945) -château Mistral- à St Rémy de Provence. La règle de cette méthode est unique car
personne ne donne de leçons ou d'initiation. Elle a donné libre cours à l'expression de son art en utilisant l'argile en autodidacte qui a permis de laisser sa liberté diriger ses
oeuvres. Elle lit l'argile après, aux émaux pour donner cette gaieté aux pièces.
Elle exerça, après son divorce (1970), le métier de brocanteuse, vers les 40 ans. Et l'amour des objets de toutes sortes
apparaît même sur ses vêtements peints, cousus de boutons et autres broderies.
1971, elle expose, sur son stand de brocante, sa première toile et en fait de même chaque année suivante. Notamment à la
foire de Marseille où elle rencontre son deuxième mari en 1974. Admirateur des oeuvres de sa femme.
Sa première exposition a lieu à Marseille en 1976 et elle y découvre le milieu auquel elle se réfère : marginaux... parmi
lesquels Raymond Reynaud.
1981, elle visite le Musée Robert Tatin et elle commence à entreprendre la décoration de sa propre maison, la couvrant du
sol au plafond, à l'intérieur et à l'extérieur, de bas-reliefs et inscriptions qui prolifèrent au fil du temps.
Elle fabrique des poupées de taille et elle leurs confectionne des vêtements à base de tissus brodés, de plumes et bien
sûr de boutons et les mêle à la décoration de sa maison. Liberté d'expression le dessin, l'écriture, la broderie, la céramique, l'ornementation du mobilier, etc.
Sa maison devient une véritable caverne des mille et une nuits où pas un seul centimètre carré n'échappe à la prolifique
créativité de l'artiste et aucun centimètre de plâtre de la façade ne respire !
Depuis 1990, elle organise en outre, à Roquevaire, une Biennale d'Art Singulier.
Son challenge est de rendre son travail irrésistible pour qu'il s'affiche sur tous les murs !
Au fait, elle vous adresse ses sentiments amicaux. sic Danielle.
Avant ou
après, vous la préférez ?